Amateurs de récits d'aventures médiévalo-fantastiques, vous voila servis.

Voici le premier chapitre et l'introduction de récit que je suis actuellement en train d'écrire. Bonne lecture à tous.


Introduction :

La nuit est fraîche. Je rentre dans une taverne au hasard pour me réchauffer. La salle est plongée dans l’obscurité. Je sens un léger parfum sucré, très agréable. Des gens sont assis en rangs serrés à même le sol. Je passe par le côté gauche pour m’installer tout devant. J’entends soudain une chaise grincer légèrement, puis, une lumière s’allume. J’aperçois une bougie allumée, source de la lumière qui éclaire la table sur laquelle elle est posée. Au dessus de la bougie, s’approche un visage, des mains s’appuient sur la table. La flamme est très faible. Je comprends tout juste que ces mains et ce visage son ceux d’un vieillard. Le contour de sa bouche est décoré d’une barbe de quelque jour, lui donnant un air sale et négligé. Il commence à parler :
« Ce soir, je vais vous raconter l’épopée d’un homme et de ses compagnons. Un demi-elfe, vivant il y a environ quatre siècles, avant le cataclysme. »
Son haleine fétide agresse mes narines, je m’efforce de ne pas grimacer. Il poursuit :
« Il s’était lancé dans une quête, avec trois compagnons. Comme beaucoup, ils cherchaient gloire et fortune dans l’aventure. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’un sort pire que la mort les attendait… »
Il commence enfin son récit.

Chapitre I :

C’était le début du printemps, en l’an -126 avant le cataclysme. Rehobald se dirigeait vers le forum de Tharvel afin de trouver une annonce intéressante pour une quête. Tharvel était une grande ville neutre et commerciale, on y venait de partout pour faire des affaires et chaque parcelle de rue était investie par des commerçants. L’ambiance, n’y était pas vraiment festive, tout ce qu’on recherchait dans cette ville était le profit. On y croisait des orques, des nains, des elfes, des gobelins, des humains, des halfelins, des gnomes, et quelques elfes noirs. Heureusement, les puissantes forces de l’ordre locales veillaient bien à ce qu’il n’y ait pas d’ennui provoqué par certains visiteurs aux mauvaises intentions.
Le crépuscule approchait. Rehobald était presque sûr de trouver un contrat intéressant. Il fut surpris, une fois sur place, de constater qu’il y avait peu d’aventuriers comme lui qui cherchaient du travail. Étant très agile, il se glissa sans peine à travers la foule pour arriver aux piliers centraux où étaient affichées les annonces. Il commença à lire attentivement les annonces une par une, au milieu du brouhaha permanent. Au bout d’une petite heure de recherche, il ne trouva rien d’intéressant. Il se retourna alors, et, à son agréable surprise, il remarqua que la quasi-totalité des passants et des marchands avaient disparu. La nuit était tombée, il sentit un courant d’air. Un léger frisson le parcouru tout le long du dos et des bras. Il était temps de rentrer à la maison.
Chez lui, c’était la taverne de la chope ambrée. Une auberge dans laquelle il était logé depuis presque sept mois pour les services qu’il rendait au patron : M. Lloyd Sinkup. Bientôt, il allait retrouver l’ambiance joyeuse de la taverne, l’odeur de la bière parfumée par l’ingrédient secret qu’y rajoutait M. Sinkup et son ami Thorgrim, un habitué, maître nain particulièrement sage et censé, pour un nain. Thorgrim était roux, sa barde organisée en trois longues tresses lui arrivait jusqu’en dessous des genoux. Ses épais sourcils cachaient en partie ses yeux marron foncé. Son visage, sa peau et son caractère avaient été endurcis par les combats, les voyages, et le froid de son pays natal. Ils avaient beaucoup de considération l’un pour l’autre, malgré que Thorgrim était un nain et Rehobald un demi-elfe. La taverne de la chope ambrée se trouvait dans une avenue parallèle à la grand rue, dans le sud-ouest de la ville. Rehobald se trouva à l’entrée en moins d’un quart d’heure de marche lente.
Il resta là et contempla un moment le panneau griffonné, le grand bâtiment en bois, réparti sur deux étages. Il y avait la taverne et la cuisine au rez-de-chaussée, à l’étage se trouvait les chambres. Lloyd et sa famille habitait la petite maison attenante. Il fixa l’une des fenêtres, à moitié pourrie et rongé par les insectes. A l’intérieur il vit Anyah, la serveuse et fille aînée de Lloyd, qui le regardait également. Elle lui fit signe d’entrer. Il s’avança et poussa la porte neuve, changée il y a quelques semaines. Il entendit alors les disputes et les rires des clients ivres, sentit l’odeur de l’alcool et du rôti de bœuf qui était le plat du jour. Il entra en saluant les personnes qu’il connaissait, s’approcha d’Anyah qui était en plein travail. Ils se firent la bise et échangèrent une vive conversation dans laquelle il apprit que le patron emmenait sa femme en promenade nocturne, et qu’il ne serait pas là ce soir. Il reconnaissait bien la ce cher bon romantique de Lloyd. Rehobald commença à scruter l’intérieur de la taverne, il salua d’un rapide signe de main de le cuisinier qui lui rendit par un clin d’œil. Il n’aperçut pas Thorgrim, il arriverait certainement un peu plus tard.
Au fond de la salle, il vit deux personnes de dos. A première vue, il s’agissait d’un homme et d’une femme blonde. La silhouette masculine lui paraissait familière. Intrigué par cet homme qu’il s’efforçait de reconnaître, il fut poussé à s’approcher par curiosité. Il décida de s’assoir à la table juste à côté pour mieux l’observer. Il vit devant la femme, qui était une belle elfe blonde au teint satiné, aux cheveux soyeux, aux lèvres rouges et pulpeuses, et aux yeux d’un violet troublant. Il la contempla avec admiration, oubliant ce pourquoi il s’était approché. L’elfe lui lança un regard perçant. Il fit mine de regarder ailleurs, dans le vide. Il la vit s’adresser à son compagnon, qui se retourna aussitôt. Soudain, Rehobald reconnu enfin cet homme, ces yeux verts foncés, cette peau claire, ces cheveux lisses et noirs comme l’ombre, ce nez fin. C’était son ami Valdred. Il s’était rencontré il y a trois ans de cela, lors d’une quête qui consistait à transporter un colis douteux. Ils ne s’étaient pas vus depuis presque deux ans. Valdred était humain, malgré s’être infligé à lui-même une malédiction qui le transformait en loup à la lumière de la pleine lune. Il était particulièrement associable malgré son grand charisme en plus d’être rusé et fourbe. Il prenait et étonnant plaisir à humilier les êtres qu’il méprisait, Rehobald en avait fait la douloureuse expérience. Ils s’étaient finalement liés d’une profonde amitié, il leurs suffisait d’un regard, d’un sourire pour se comprendre l’un et l’autre. Rehobald considérait certainement Valdred comme son meilleur ami, et l’inverse n’était pas moins vrai. Les deux hommes se levèrent et s’embrassèrent, sans un mot. Puis Rehobald désigna l’elfe par son regard, interrogatif. D’après l’expression de son ami, il crut comprendre qu’il s’agissait de sa compagne. Il échangea quelques mots avec elle, par politesse, il apprit qu’elle s’appelait Eenon. Enfin Valdred engagea la conversation:
« Rehobald, ta voix chantante m’apaise toujours autant.
-Ah, mon cher Valdred, si je savais que je te retrouvais ici, chez moi !
-Tu habites dans cette auberge ? questionna Valdred.
-Oui, le patron m’héberge, en échange de quelques services. Mais dis-moi plutôt, quel vent vous amène à Tharvel tous les deux ?
- Asseyons-nous, je vais te raconter. »
Valdred reprit sa place, alors que Rehobald s’installa en face.
« Vois tu nous étions, avant, à Melgor et ses environs. Nous y faisions de bonnes affaires. Mais les autorités nous ont chassés, commença Valdred.
-Mais pourquoi donc vous ont-ils mis dehors ? demanda Rehobald.
-J’oubliais, tu n’es pas au courant pour Eenon.
-Comment ça ? Depuis quand les habitants de Melgor en veulent-ils aux elfes ?
-Je ne suis pas une elfe, mais une doppelgänger, coupa sèchement Eenon.
- Une dop… !»
Rehobald esquissa un mouvement de recul, il était prêt à dégainer sa lame. Valdred le regarda. Il fut immédiatement apaisé et compris qu’il n’avait pas à se méfier d’Eenon. Son regard se tourna vers elle, il voulait s’excuser. Elle ne répondit pas, Rehobald compris qu’il l’avait vexé. Il montra de nouveau ses plus plates excuses. La doppelgänger s’efforça de lui faire un sourire, pour lui montrer que ça allait. Cette bruyante exclamation, attira quelques attentions, notamment celle d’un petit groupe d’aventurier, composé d’un demi-orque et de deux elfes noirs. Les deux drows dévisageaient nos compères tandis que la brute qui les accompagnait s’empiffrait bruyamment de rôti, sans trop se poser de questions. L’un d’eux observait Eenon d’un air meurtrier. Surement en avait-il après elle car elle était une elfe. Elle fut très gênée. Rehobald se retourna vers son ami. Il le vit sourire. Il connaissait ce sourire, Valdred allait entrer bientôt dans un élan de cruauté. Ce dernier ce leva, et alla saluer les trois perturbateurs.
« Excusez moi messieurs, je vous voies regarder mon amie d’une manière étrange. Sa présence vous gênerait-elle ? leur dit Valdred, avec son grand sourire mesquin.
-Ne te méprends pas l’ami ! Nous la regardions par hasard. Il n faut pas t’en faire pour si peu, lui répondu l’un des elfes en lui tapant l’épaule. »
Valdred écarta violemment le bras de son interlocuteur, à tel point qu’il le renversa avec sa chaise. Il se pencha sur lui, et, soudainement, fit sortir trois longues griffes métalliques du gantelet qu’il portait à la main gauche pour menacer avec le malheureux qui se trouvait à terre.
« Tu te fous de ma gueule, c’est ça gros malin ? hurla Valdred.
-Mais… Mais non pas du tout… pardonnes moi mon incorrection, Répondit l’elfe noir. »
Valdred voyait bien qu’il n’était sincère, qu’il préparait un coup avec ses compagnons. Il rapprocha sa main. Les griffes étaient maintenant contre la gorge de sa proie. Il se releva et recula d’un pas sûr.
« Lèves toi ! ordonna calmement Valdred.
-Pardon ?
-Lèves toi si tu ne veux pas crever, enflure ! hurla notre ami. »
L’elfe noir à terre se releva sans un mot. Il était maintenant réellement effrayé. Des goutes de sueurs parcourait son visage tordu par la peur.
« Maintenant, gifle ton ami, dit Valdred en désignant l’autre elfe, qui restait interdit devant cette violence. »
Le pauvre obéit, il gifla violemment son partenaire qui faillit de tomber en arrière. Valdred sourit. Il passa sa langue sur ses canines pointues et se mit à rire légèrement. Rehobald et Eenon reconnaissaient là le démon qu’était leur ami lorsqu’il était sous l’emprise de son sadisme. Ils s’écriaient en cœur :
« Valdred, ça suffit ! »
Valdred revint s’assoir près d’eux, satisfait de l’humiliation qu’il avait donnée. Cette dispute avait stoppé le bruit ambiant de la taverne. Les deux elfes se ressayèrent silencieusement. Le demi-orque qui les accompagnait continuait son festin. Il n’avait rien vu ni entendu. Le peu de concentration dont il pouvait disposer était occupé à le faire manger. Un ivrogne se me à rire bruyamment. Et, peu à peu, le bourdonnement des voix repris dans la taverne. Eenon lança un soupir de soulagement. La plupart des clients étaient trop ivres pour qu’ils ne se fassent réellement remarquer.
« Il se fait tard. Nous devrions trouver un lieu où dormir. Cette auberge est hors de prix, dit Eenon.
-Si vous le souhaitez, vous pouvez partager ma chambre. Le lit y est grand. Vous pourrez y dormir. J’ai un duvet pour moi, ne vous en faites pas, répondit Rehobald en souriant.
-Ma foi, si cela peut ne permettre de ne pas dépenser le peu d’argent qu’il nous reste. C’est d’accord, répondit Valdred. »
Ils se levèrent, traversèrent la taverne, et arrivèrent devant l’escalier. Rehobald commença en premier à monter. Valdred grimaça en entendant les marches grincer. Il se décida à monter malgré qu’il supporte difficilement le bruit produit par les marches. Eenon les suivi à son tour.
Ils arrivèrent devant la chambre. Rehobald sorti la clef de sa bourse, et ouvrit la porte. Il entra seul. On entendit un craquement, puis on vit une lumière s’allumer et illuminer la chambre. Il n’y avait que le strict minimum. Un grand lit, qui n’avait pas été fait, sur lequel était étalée une couverture rouge en laine. Sur le coté il y avait une table de chevais, où brillait la lampe à huile qu’avait allumé le demi-elfe. Ses affaires étaient entassées dans un coin, au bout de la chambre. Il proposa à ses compagnons de se coucher tout de suite.
« Si ça te gêne pas, je vais dormir par terre avec Rehobald, dit Valdred à son amie. Nous avons beaucoup de choses à nous raconter après deux ans. Je ne voudrais pas qu’on te gêne.
-Faits comme tu veux. En tout cas, je te remercie, Rehobald, de nous laisser passer la nuit ici, dit Eenon, souriante.
-De rien. C’est la moindre des choses non ? »
Rehobald et Eenon se sourirent. Ils commençaient à s’apprécier l’un et l’autre. Le mal entendu de tout à l’heure était déjà oublié. Les deux jeunes hommes se retournèrent, pendant qu’elle se changeait. Quand elle eut terminé, ils s’installèrent aux pieds du lit. Valdred alla éteindre la lampe. Il revint et s’allongea sur son duvet, à côté de son ami. Malgré la discussion de Rehobald et Valdred, ainsi que le vacarme dans la taverne, Eenon s’endormit très vite, épuisée par sa journée fatigante. Durant la nuit Valdred et Rehobald, dormirent peu. Ils passèrent plusieurs heures à discuter, à se raconter leurs expériences de ces deux années où ils ne s’étaient pas vus. Ils s’arrêtèrent à un moment. Rehobald se souvint qu’il aurait voulu boire une bonne bière avec Thorgrim ce soir. Celui-ci était déjà certainement reparti. Il commençait à s’assoupir. Soit, il verrait son ami demain.
[i]

Ca sent le partie jdr jouée tout ca, non ? je dirais même du donjon et dragon (dit moi si je me trompe).

Le ton du récit me rappel celui des romans Lodoss, qui sont à l'origine des comptes rendus de parties jouées. On sent le Pj dans tes personnages

principaux, qui d'autre serait assez fou pour malmener des elfes noirs? En tout cas bonne continuation, je lirais la suite avec plaisir.

Need la suite

vivement la suite !!!

Tout d'abord, pardon de me manifester seulement maintenant mais je n'étais pas là ce week end, et comme si ça suffisait pas, j'ai pas le temps d'allumer mon pc les lundis et mardis. En effet Corbo, ca pue le donjon et dragons, partie jouée. Pour cause, c'est très largement inspiré d'un début de partie que j'ai moi même jouée dans laquelle, j'était l'équivalant de Valdred.
En tout cas ça fait plaisir de savoir que certains attendent la suite, merci les gars.
Le chapitre 2 est prêt, mais il est un peu cour, donc je le posterais en même temps que le 3, au plus tard ce Week-end

J'ai été vraiment beaucoup plus rapide que prévu. Du coup voici les chapitres deux et trois. Âmes sensibles, s'abstenir, la fin du chapitre 3 est très violent voire gore. J'en ai eu des frissons en me relisant. Bonne lecture.

Chapitre II :

Rehobald se réveilla. Il ne pensait à rien. Il regarda sur sa gauche. Valdred n’était plus là. Était-il parti ? Il se redressa. Il vit Eenon, qui dormait toujours paisiblement et silencieusement dans on lit. Si elle était encore là, c’est que Valdred ne devait pas être bien loin lui non plus. Rehobald se leva. Il attrapa sa chemise de maille et l’enfila. Il finit de s’habiller, ramassa ses armes, et sorti de la chambre, sans faire de bruit, pour ne pas déranger Eenon. La taverne était absolument vide. Pas un chat. Il descendit. L’escalier grinça son ses pas. Ne voyant personne, il sorti directement en attrapant au passage un morceau de pain.
Le temps était lourd. Il leva les yeux au ciel. Il allait pleuvoir dans la journée, le ciel était couvert d’épais nuages gris qui ne laissaient pas passer le moindre petit rayon de soleil. Les rues étaient presque désertes. Rehobald vit passer une gnome. Il l’interpela pour lui demander poliment l’heure qu’il était. Il la vit lever le bras pour regarder sa montre. C’était un chef d’œuvre de l’horlogerie gnome. Une petite montre en argent, qui comptait les secondes avec une grande précision. Le bracelet était en cuir, orné d’un beau fil doré. Il était 10 heures et 27 minutes. Il la remercia et commença à se diriger vers le forum. En chemin, il commença à voir quelques commerçants ainsi que quelques gens dans la rue.
On était le Lédante, c’est pour cela qu’il y avait peut de gens dehors. La plupart ne travaillaient pas et profitait de ce jour pour se reposer. Le peu de commerçants qui travaillait ce jour là s’installait dans la rue principale, qui était tout de même particulièrement calme. C’était également le jour où les aventuriers cherchaient du travail. Ils pouvaient rechercher calmement, sans lutter pour traverser la foule habituelle du forum. Il était arrivé. Il y avait toujours peu d’aventuriers, malgré qu’ils soient plus nombreux que la veille. Ces derniers temps, ils se faisaient moins nombreux dans les environs. Pourtant, il n’y avait pas moins de travail intéressant. Rehobald se glissa sans trop de peine près des piliers centraux. Comme la veille, il scruta une à une toute les affiches. Soudain, une des propositions attira son attention. Le papier sur laquelle elle était écrite était très raffiné. La couleur était parfaitement homogène. Il était dessus inscrit à l’encre rouge vif, des lettres précises et bien alignées :
« Je recherche un parti d’aventuriers expérimentés pour une expédition en terres chaotiques. La récompense et les détails de la mission vous seront précisés. Si vous êtes intéressés, arrachez l’affiche, et présentez moi votre groupe au complet ce soir, vers 23 heures, au cimetière de Tharvel, devant le tombeau de la famille Fones. »
Rehobald pensa qu’avec Thorgrim, Eenon et Valdred, ils formeraient un très bon groupe. Ils étaient en besoin d’argent, temps mieux ! Il commençait lui-même une bonne réputation dans le coin pour ses talents d’épéiste chevronné. Thorgrim avait lui, presque 15 ans d’aventure derrière lui. Quant à Valdred, Rehobald était sur qu’il se battait au moins aussi bien que lui. Enthousiaste, il arracha l’affiche. Il sentait qu’il commençait à avoir faim, son estomac ne lui mentait que très rarement. Il devait être plus de midi. Rehobald rentra à la taverne de la chope ambrée. A l’intérieur, il vit d’abord Lloyd qui servait déjà ses bières aux habitués. Anyah prenait des commandes. Enfin à sa grande surprise il vit Thorgrim qui riait. Jusque là rien de spécial, sauf qu’il était en compagnie de Valdred et Eenon. Il se joignit à eux.
« Salut gamin ! Alors comme ça ces deux là sont tes amis ? questionna son ami nain.
-En effet, mais que faites vous ici ensemble ? lui répondit Rehobald.
-Nous nous sommes mis à discuter ensembles par hasard, et il s’est avéré que nous te con naissons tous les trois. Nous avons beaucoup parlé de toi d’ailleurs, dit Valdred.
-Ah ça, pour sûr, ton ami m’en a raconté de sacrément drôles sur toi ! J’en ris encore, ajouta Thorgrim, en poussant un rire gras et bruyant.
-Trêve de plaisanterie, j’ai un boulot à vous proposer les amis, si vous le voulez bien, coupa Rehobald.
-On t’écoute !
-Lisez plutôt ça, dit Rehobald en posant la petite affiche sur la table. »
Après quelques secondes de lecture, Eenon reprit la conversation :
« Le cimetière se trouve en dehors de la ville, et le rendez-vous est en pleine nuit. Je n’aime pas trop ça.
-En effet, pourquoi un lieu aussi sinistre qu’un cimetièrre ? De plus les terres chaotiques s’avèrent être des contrés dangereuses. Cette histoire sent le souffre…, répondit calmement Valdred.
-Il veut simplement être seuls je pense, dit Rehobald.
-Bof, j’en ai vu d’autres, ça m’a pas l’air si dangereux.
-Je veux bien prendre le risque, ça peut être amusant, en plus je pourrais facilement infiltrer et bluffer là bas, dit Eenon.
-Ah ça ! C’est sûr que ton pouvoir nous sera très utile ! répondit indiscrètement Thorgrim.
-Comment ça ? Thorgrim est au courant ? demanda Rehobald, étonné à son ami Valdred.
-Bien sûr, s’il est ton ami, je lui fais confiance.
-Et tu ne t’es pas méfié Thorgrim ?
-Ben non, j’ai confiance en tes fréquentations, et puis, dans le temps j’avais un ami demi-démon. Il n’est plus de ce monde, paix à son âme ! dit Thorgrim. »
Temps mieux, ainsi il n’y aurait pas de secrets et de tensions au sein de groupe. Nos amis prirent leur repas, offert par Lloyd, tout en discutant. Ce soir, ils risqueraient peut être leurs vies.

Chapitre III :

« Quelle heure ?
-22 heures et 17 minutes, répondit Thorgrim.
-Bien, on part dans un quart d’heure, annonça calmement Rehobald.
-Soit, dit Eenon. »
Thorgrim et Valdred acquiescèrent, d’un hochement de tête, qu’ils firent simultanément.
Voilà bien deux heures que nos compères étaient assis à une table de la taverne. Ils finirent d’élaborer leur stratégie, sur laquelle ils travaillaient depuis de longues minutes. Le cimetière étant en dehors de la ville, beaucoup de pilleurs de tombes s’y rendaient la nuit, ce qui le rendait dangereux. S’ils se retrouvaient nez à nez avec un groupe de brigands, ils devraient pouvoir les éliminés, malgré une probable infériorité numérique. Chacun finissait de se préparer. Thorgrim faisait briller sa masse, Eenon finissait d’aiguiser ses katars. Valdred, lui, enfilait son gantelet clouté à la main gauche. Quant à Rehobald, sa rapière était prête, il profitait du temps qu’il leur restait pour dissimuler un cimeterre sous une épaisse cape verte. Ils avaient terminé. Ils se levèrent, un par un, pour se diriger vers la sortie. Une fois sur le pas de la porte, Rehobald fut interpelé par Lloyd :
« Ce cimetière est dangereux la nuit, tachez de revenir en un morceau les gars. »
Rehobald lui fit un signe de main pour le rassurer. Tout irait bien. Ils se mirent en route, sortirent de la ville à la porte Est et, une vingtaine de minute après avoir quitté la taverne, arrivèrent à l’entrée du cimetière.
Il fallait être silencieux et rapide, il restait seulement moins de dix minutes avant le rendez vous. Valdred et Eenon, visages dissimulés derrières leurs capuches, se placèrent devant le tombeau des Fones. C’est eux qui négocieraient avec leur employeur. Thorgrim se cacha au nord et Rehobald à l’Est, derrière des tombes, à une vingtaine de mètres du point de rendez vous. Pour le moment, il n’y avait rien à signaler.
Au bout de cinq minutes, Ils virent entrer un grand homme encapuchonné. Il fallait être vigilant, on ne savait pas qui il pouvait être. Il se dirigeait vers Eenon et Valdred, mains dans le dos. C’était l’employeur. Il arriva devant eux, lança un vif regard en arrière et commença :
« Vous êtes là pour la quête ? Sa voix était rauque caverneuse, elle paraissait usée par maintes épreuves.
-En effet, répondit Eenon.
-Bien je vais vous expliquer. »
Une longue discussion commença alors où il expliqua à nos deux amis en quoi consisterait leur quête. Ils devraient se rendre à environ 40 lieues terrestres au Sud, en terres chaotiques. Une haute tour, construite au bord d’une falaise surplomberait les alentours. C’était celle de Seldszar le Sombre, un nécromancien peu connu, bien que craint aux alentours. Ils devraient lui voler un parchemin, facilement reconnaissable à son papier noir et le sceau de la guilde des illusionnistes. Ils devraient ensuite le ramener dans deux semaines, à ce même point de rendez vous, à la même heure, en échange de quoi, ils recevraient 8000 pièces d’or universelle. C’était d’accord. Ils leurs suffiraient d’infiltrer la tour et de dérober cet écrit, un jeu d’enfant pour une doppelgänger.
« Donc vous acceptez ? demanda le mystérieux personnage.
-Oui, lui répondit Valdred, sûr de lui.
-Il va alors falloir que je vous teste.
-Comment ?! »
A peine Valdred eut le temps de s’exclamer que leur employeur avait disparu. Ils entendirent un claquement de doigt. Soudain, des nombreuses silhouettes sortirent de derrière les tombes. Ils étaient peut être dix où même vingt, à peine distinguable dans cette pénombre. Était-ce vraiment un test où une embuscade ? Un cri déchira le silence :
« Tuez-les ! »
Certains n’avaient même sorti leurs armes que Thorgrim lâcha un coup de bombarde dans le tas. Le projectile toucha l’un des ennemis à l’épaule, le renversant en arrière en lui arrachant un bras. Pas le temps de recharger, il fallait agir. Thorgrim lança son arme de côté et fonça sur ses adversaires avec sa lourde masse. Il donna d’abord un coup dans le vent, puis un autre, qui fracassa le crâne de l’un des brigands. Rehobald était derrière il s’approchait discrètement. Eenon égorgea l’un d’eux et en blessa un autre à la poitrine. Valdred ne bougeait pas. Il tremblotait sur place, en marmonnant et en poussant d’inquiétants gémissements. Il poussa un hurlement strident, dégaina son khopesh, et bondit tel un fauve assoiffé de sang. Il enchaînait les coups à une vitesse fulgurante, avec une ardeur bestiale. Il mordit de ses longues canines gorge d’un de ses adversaires, transperça l’estomac d’un autre, amputa les suivant de sa jambe droite, planta une tête avec ses griffes. Il tranchait, empalait, mordait, décapitait, égorgeait, éviscérait, les massacrait. Chaque mort qu’il donnait rivalisait d’horreur avec la précédente.
Très vite il n’en resta que deux, qui essayèrent de fuir. L’un trébucha, et aussitôt, Valdred lui sauta à la gorge, le mordit si fort qu’il lui en arracha un morceau qu’il recracha. Il se mit à la poursuite du dernier. Celui-ci poussait des hurlements de terreur en courant à toute vitesse. Il se retourna pour regarder derrière lui. Son prédateur était le plus rapide. Il le bouscula. L’homme en fuite tomba sur le dos, et Valdred s’asseyait sur lui. Le malheureux était non loin de s’évanouir lorsque ce démon lui assena un violent coup à la poitrine. Un craquement d’os se fit entendre. Plus qu’un coup de point, Valdred avait enfoncé sa main gauche dans la poitrine de sa proie. Il la retira violemment. Il tenait le cœur encore palpitant de sa victime dans sa main. Les battements se faisaient entendre. Devant cet immonde spectacle, Rehobald faillit vomir. Thorgrim restait debout, pétrifié, et Eenon, elle, pleurait à genou sur le sol. Valdred regardait attentivement l’organe qu’il tenait dans sa main, puis il sourit, passa sa langue sur ses dents couvertes de sang. Il écrasa le cœur entre ses doigts et la paume de sa main, mettant fin aux souffrances de son propriétaire. Il poussa un rire aigu qui devint plus grave en gagnant en puissance. Ce rire déchiquetait le vent, donnait des frissons à quiconque l’entendait. Il pénétrait le cerveau devenait et insupportable. Plus qu’un fauve, qu’un démon, au combat, Valdred était devenu une bête malfaisante et sanguinaire, s'abreuvant du sang de ses victimes, jouissante des morts qu’elle avait données.
La voix de l’homme à l’identité secrète se fit à nouveau entendre :
« Bien, nous nous reverrons dans deux semaines… »